Sociolinguistique
Urbaine
WORKSHOP 2/ATELIER 2. THE LINGUISTIC CORRELATES OF SPACE/ CORRÉLATS LINGUISTIQUES DE L’ESPACE
AHRC Research Network Project (RG57301) Language and Social Structure in Urban France
Workshop 2/Atelier 2 : The Linguistic Correlates of Space/ Corrélats linguistiques de l’espace
Peterhouse, University of Cambridge
PROGRAMME
Friday, 7 January 2011/Vendredi 7 janvier. Workshop/ Atelier : Upper Hall
-
9.30-9.45 Welcome and introductory remarks (Mari Jones) Accueil, introduction.
Format for paper sessions : 2 or 3 x 30 mins papers ; 30 mins questions and discussion.
-
9.45- 11.15 : Session One : ‘Language and Space I’/ ‘La Langue et l’espace I’ Chair/Président : Mari Jones
- Zoe Boughton (Exeter) ‘Space and standardised French : the final frontier ?’
French is widely recognised as a highly standardised language in most respects including, unusually, its pronunciation. Linguists of different nationalities and theoretical backgrounds have remarked on the attrition of traditional regional accents, especially since the later decades of the twentieth century, resulting in levelling or uniformisation of phonology. This paper will examine this phenomenon from several interconnected points of view, such as (i) evidence for geographical variation and, conversely, the diffusion of a standardised norm ; (ii) what this kind of evidence tells us about the interaction between regional differences in speech and social variables such as age, and class (broadly understood) ; and (iii) how social–geographical variation in phonology may be reflected in and affected by perceptual, attitudinal and identity factors. In conclusion the paper will address the following overarching questions : does pronunciation still correlate with space in contemporary French, and to what extent are perceptions evolving in tandem with behaviour ? Data will be drawn from a number of urban dialect surveys carried out in different areas of metropolitan France, but with a focus on the north where convergence is most advanced.
-
Chantal Lyche (Oslo) ‘Schwa as a sociolinguistic variable in the PFC database’
Together with liaison, schwa has regularly been mentioned in the literature as a sociolinguistic variable (e.g Coveney 2001, Armstrong and Pooley 2010). Pulgram (1961) and Léon (1993) among others, claim that there exists a correlation between the number of schwas present in conversations and the social class/level of education of the speakers, lower class speakers maintaining fewer schwas than more educated speakers. Hansen (2000) establishes a clear distinction between reading style and conversations and finds that, in conversations, highly educated adults maintain more schwas in monosyllables than do other speakers. The PFC database (Phonologie du français contemporain www.projet-pfc.net) with its 497 speakers and 33 survey points should allow us to test some of these claims. After a brief presentation of the PFC methodology, the four registers and the coding systems, we will consider 143 speakers from northern France that we will divide into three age groups. We will show that, unlike liaison, schwa usage is stable across generations in the reading style : older speakers do not pronounce more schwas than younger speakers when reading the same text. In conversations on the other hand, older speakers produce more schwas in monosyllables than younger speakers. The comparison between reading style and conversations unveils, as expected, a massive difference, which is totally comparable to what has been shown for liaison (Durand et al, to appear). In order to test both the possible impact of education level on the realisations of schwa and the existence of finer geographic differences, we will compare 4 survey points : Brécey, Domfront (both in Normandy), Treize-Vents (in Vendée) and Paris (upper class Parisians). This comparison will show that education level cannot be retained as a discriminating factor. We will then focus on geographical variation and will address some of the following questions : how does schwa evolve in Midi French, is the situation stable in the North ? We will show that lexical frequency, initial stress are among the strongest factors accounting for this variation.
-
11.15-11.45 Coffee /café
-
11.45-1.15 Session Two : ‘‘Language and Space II’/ ‘La Langue et l’espace II’ Chair/Président : David Hornsby
- Cyril Trimaille (Grenoble 3) Variantes palatalisées/affriquées de /t/ et /d/ en français contemporain : des études de leur distribution à celles de leurs perception et signification sociale
Plusieurs enquêtes menées en France hexagonale au cours des dernières années (Trimaille, 2003 ; Jamin, 2003, 2005 ; Jamin & Trimaille, 2008, Devilla & Trimaille 2007) ont permis de mettre au jour la présence, plus ou moins importante, de réalisations palatalisées et/ou affriquées des voyelles d’avant /t/ et /d/ dans les productions tant spontanées que supposément surveillées de locuteurs d’origines géographiques et de conditions sociales très diverses. L’attestation de cette variante phonétique dans les pratiques langagières de locuteurs très différents (Trimaille, 2008) nous a amené à nous interroger sur l’existence, les dynamiques et l’amplitude d’une éventuelle diffusion de telles prononciations « non standard ». De nombreux travaux sociolinguistiques ont établi que pour statuer sur la diffusion d’une forme (et sur un éventuel changement linguistique en cours) il est nécessaire de comprendre les significations sociales associées à cette forme. Cela implique non seulement de connaitre les caractéristiques de sa distribution (géographique, sociale, générationnelle et stylistique), mais aussi d’avancer sur la connaissance de la façon dont elle est perçue et catégorisée par des locuteurs de profils divers.
Dans un premier temps, après avoir rappelé brièvement les caractéristiques phonétiques de la variante palatalisée/affriquée, nous dresserons un état des études sociolinguistiques qui en ont décrit la distribution.
Puis, dans un deuxième temps, nous nous interrogerons sur l’existence d’une / de signification(s) sociales de l’affrication et nous demanderons si cette variable correspond un des types de variable classiquement identifiés par W. Labov (1976) (marqueurs, indicateurs ou stéréotypes).
Enfin, nous présenterons le protocole et les premiers résultats d’une recherche en cours conçue et menée (en collaboration avec Maria Candea, Université Paris 3) pour étudier le degré d’identification des variantes affriquées et les orientations des catégorisations (stéréotypes, attributions causales) que cette identification peut susciter. Partant de résultats antérieurs qui montrent une absence quasi-totale d’identification spontanée et un très faible niveau de focalisation des représentations, nous cherchons à observer d’éventuelles variations ou évolutions de ces tendances perceptives et évaluatives, pour avancer dans la réflexion sur la saillance de la VNS et les significations sociales qui y sont associées.
-
Médéric Gasquet-Cyrus (Provence) « Marseille n’a pas de banlieues » : reconsidération de l’impact de la structure urbaine sur les pratiques, les perceptions et le changement linguistique
Dans cette communication, j’analyserai les relations entre l’espace urbain et les pratiques langagières à Marseille, notamment en ce qui concerne les « parlers des jeunes ». Il s’agira d’abord, à partir d’un terrain particulier, de reconsidérer la notion de banlieue en sociolinguistique urbaine. Ensuite, j’essaierai de démontrer que si l’espace peut contribuer à la ségrégation d’une variété linguistique (et à travers elle de ses locuteurs), il peut aussi permettre la circulation de formes et de normes, et ainsi être le vecteur d’un changement linguistique plus global.
Une grande partie des discours politico-médiatiques relatifs à l’urbanité française contemporaine se sont concentrés sur la « banlieue », terme largement employé pour désigner un hypothétique « français des banlieues ». Or, non seulement les récentes études en sociolinguistique ont montré l’extrême diversité des parlers de jeunes en milieu urbain, mais le terme banlieue lui-même est loin de correspondre à tous les contextes français. Le cas de Marseille, dont on dit qu’elle n’a « pas de banlieues », est éclairant à ce sujet. Pour aller plus loin, on rappellera comment la structuration urbaine et socio-spatiale de Marseille va de pair avec une stigmatisation de l’accent « des quartiers Nord ». Mais il faudra aussi souligner que la configuration sociolinguistique locale et la structuration urbaine rendent possibles la circulation de pratiques, dont certaines peuvent devenir normatives et changer les perceptions que l’on en a. On verra alors combien la structuration urbaine joue un rôle important dans la recomposition plus large du « français de Marseille », en ayant en perspective l’impact que les récentes mutations urbaines pourraient avoir en termes de changement linguistique.
In this paper, I will analyze the relationships between urban space and linguistic practices in Marseilles, in particular “youth speech”. First, from a specific field, the notion of “banlieue” will be reconsidered in urban sociolinguistics. Then, I will try to demonstrate that if space can contribute to the segregation of a linguistic variety (and through it the segregation of its speakers), it can also allow the circulation of forms and norms, and thus be the vector of a more global linguistic change.
A large part of political and media discourses regarding contemporary French urbanity have focused on the “banlieue”, widely used term to designate a hypothetical “banlieue French”. Nevertheless, recent studies in urban sociolinguistics have showed the extreme diversity of the speech of young people in urban setting, and, moreover, the word “banlieue” itself doesn not “fit” all French contexts. Marseilles, which is said to have “no banlieues”, is a case in point. My paper will demonstrate how the urban and socio-spatial structure of Marseilles has led to stigmatization of the “North district (“quartiers Nord”) accent”. Finally, we will also see how urban structure plays an important role in the wider construction of the “French of Marseilles”, bearing in mind the relationship between recent urban change and linguistic change.
-
1.15-2.15 Lunch Break / Déjeuner
-
2.15-4.15 Session Three : ‘Urban space and social description/ ‘Espace urbain et description sociale’ Chair/Président : Robert Gibb
- Sylvie Tissot (Université de Strasbourg) Spatial boundaries and symbolic boundaries : the case of the ‘French suburbs’
Isn’t the dynamic between spatial transformation and language change very straightforward ? When dramatic changes take place in specific spaces, these spaces simply receive a new name aimed at describing the changes. In fact, far from having such a neutral function, words also reflect spatial and social hierarchies. Thus, it is not surprising that the creation of new expressions (such as “quartiers sensibles”) or acronyms (ZUS, Zones urbaines sensibles) have gone hand in hand with the stigmatisation of impoverished areas in the outskirts of large French cities in the 1980’. More importantly, by encapsulating a vision of “social problems”, these categories of action are intrinsically linked to new urban reforms.
La dynamique entre les transformations spatiales et les changements langagiers n’est-elle pas très simple ? Quand certains espaces connaissent des transformations importantes, une nouvelle appellation, décrivant ces dernières, leur serait tout simplement donnée. En réalité, loin d’être limités à un usage aussi neutre, les mots reflètent aussi des hiérarchies spatiales et sociales. Il n’est donc pas surprenant que la création de nouvelles expressions (comme « quartiers sensibles ») ou acronymes (comme ZUS) ait accompagné la stigmatisation croissante de quartiers pauvres de la périphérie des grandes villes françaises dans les années 1980. Surtout, résumant une certaine vision des « problèmes sociaux », ces catégories d’action sont inséparables de la mise en œuvre d’une nouvelle réforme urbaine.
-
Christian Topalov (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris) The urban vocabulary of social stigma in late 20th century French
The vocabulary of social description in France has experienced a dramatic change in the two last decades of the 20th century. This paper is based on inquiries that have been done in the framework of the « Mots de la ville » research programme. It mainly relies on written sources and thus gives an unjustified privilege to speakers belonging to the media, politics and learned professions. It should be completed by a socio-linguistical study of daily language, peculiarly in the stigmatised sectors of society. In spite of their limitations, our sources allow it to observe the emergence of new ways of defining the « social question » as an urban one. The usage of words as banlieue and quartiers has been dramatically altered through the interaction between journalists, politicians and experts – and from there spread into common language. The loci, times and actors of those lexical innovations can be empirically described as well as the consecutive restructuring of the vocabulary of place in cities and stigma in society at large.
-
Marie-Hélène Baqué (Paris-Ouest Nanterre) Le langage des politiques urbaines en direction des quartiers populaires : du Ghetto à la mixité
La communication analysera les politiques conduites dans les quartiers populaires en France et les diagnostics et les attendus sur lesquelles elles reposent. Elle reviendra notamment sur la diffusion du terme ghetto à la fois dans le langage médiatique et comme catégorie descriptive dans la recherche urbaine et sur la façon dont cette notion est reprise en particulier par les jeunes des quartiers populaires. Elle montrera comment les politiques dites de mixité sociale ont été construites et légitimées comme des politiques "anti-ghetto" et la dimension raciale euphémisée de ces politiques et de ces discours.
-
4.15.-4.30 Coffee/café
-
4.30-5.00 Discussion/Table Ronde
Saturday, 8th January 2011/Samedi 8 janvier
-
9.30-11.30 Meeting of Network Steering Committee/Réunion du groupe de pilotage