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LANGUES ET MISE EN MOTS DE L’IDENTITÉ SPATIO-LINGUISTIQUE

2014. Sebih Réda, docteur en Sciences du Langage

 

Langues et mise en mots de l’identité spatio-linguistique (Le cas de la casbah d’Alger). Thèse sous la direction de Mme A. Lounici Alger2 et M. T. Bulot, Université de Rennes 2.

Thèse de Doctorat soutenue en avril 2014

  • Cette thèse a pour objectif l’explication et la description du vécu sociolinguistique urbain d’un lieu classé au patrimoine universel, avec un bâti exceptionnellement hétérogène, une surpopulation constante et surtout une mobilité spécifique et tout cela en rapport avec la mémoire collective de ses habitants. Cette dernière occupe d’ailleurs une place importante dans notre étude puisque l’identité de la Casbah se décrit d’abord par rapport à une mémoire plurielle, ou plus exactement une mémoire à multiple facettes reliée chacune à une ou des représentations sociolangagières indissociables de l’identité des groupes et des catégories qui forment la société casbadjie.

  • Une étude aussi complexe ne peut se faire qu’à travers une approche théorique et méthodologique pluridimensionnelle, ce qui implique une re-problématisation sur les deux plans pour prendre en compte les spécificités du terrain avant l’installation d’une analyse elle aussi pluridisciplinaire. Il s’agit donc d’une étude de terrain basée sur une enquête dont le but est de mettre en évidence le rôle de la mémoire collective dans la construction de l’identité casbadjie tout en démontrant la richesse d’une démarche basée sur la variété et la diversité des corpus.

  • Il s’est avéré que sur tous les plans, une étude sociolinguistique comme celle-ci pouvait apporter des éclaircissements de taille pour les concepteurs des projets urbains notamment le cas des projets qui prennent en charge le patrimoine socioculturel et urbanistique d’un lieu. La mise en mots et la territorialisation de la ville sont en effets des pièces maîtresses longtemps négligées dans les projets de restauration, de réaménagement, de revalorisation, de rénovation ou de réhabilitation de la Casbah. Comment intervenir sur un lieu de mémoire sans se soucier de ce que représente cette mémoire pour les habitants de ce lieu ? Tout porte à croire que ces projets, qui n’ont d’ailleurs jamais abouti à la Casbah, n’ont pris en compte ni ce qui sépare la mémoire collective de l’histoire, ni les caractéristiques sociolinguistique spécifiques de la Casbah ni l’importance de ces projets pour les casbadjis eux-mêmes. Une telle distanciation du terrain entraîne le travail de bureau à l’échec déjà enregistré, certes, mais ce qui est plus important est qu’elle met la ville entre la mémoire et l’oubli, les uns et les Autres, les citadins et les urbains, ce qui a accéléré la fragmentation identitaire à la Casbah.

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