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IDENTITÉS URBAINES. MONS (BELGIQUE) 1999

Lieu : Université de Mons (Belgique)

 

Date : 20 mai 1999

 

La journée a donné lieu à la publication d’un volume double de Revue Parole rassemblant la presque totalité des interventions : BULOT T., BAUVOIS C., 1998, Sociolinguistique urbaine : contributions choisiesRevue PArole 5/6, Université de Mons Hainaut, Mons, 139 pages.

Programme  

 

20 mai 1999

Plan d’accès

 

Introduction

  • 9h00 - 9h30 : Langues et société urbaine par Cécile Bauvois (Université de Mons-Hainaut) & Thierry Bulot (Université de Rouen - C.N.R.S.).

 

La parole territorialise la ville

Présidente de séance : Marielle Bruyninckx (Université de Mons-Hainaut)

 

  • 9h30 - 10h15 : Stratégies redénominatives des rues de Hongrie par Salih Akin (Université de Rouen et C.N.R.S.). Résumé / Summary

 

  • 10h15 - 10h30 : Pause café

 

  • 10h30 - 11h15 : Repérage sociolinguistique dans les désignations de la ville de Dakar (Sénégal) par Ndiassé Thiam ( Université de Dakar). Résumé/ Summary

 

  • 11h15 - 12h00 : Ville en traverse, mobilité populaire, repérage urbain (Bamako, Mali) par Monique Bertrand (Université de Caen - CRESO- M.R.S.H.). Résumé/ Summary

 

  • Pause déjeuner/dîner au restaurant "Boule de Bleu", rue de la Coupe à Mons.

 

La ville territorialise la parole

 

Présidente de séance : Monique Bertrand (Université de Caen - M.R.S.H.)

 

  • 13h30 - 14h15 : Le parler « chelou » des jeunes : représentations et métadiscours des enseignants par Bernard Zongo (Université de Rouen et C.N.R.S.).

 

  • 14h15 - 15h00 : Identification and evolution responses to a French accent : some results and issues of methodology par Nigel Armstrong & Zoë Boughton (University of Newcastle-upon-Tyne). Résumé/ Summary

 

  • 15h00 - 15h45 : Le sens du territoire. L’identification géographique en sociolinguistique par Cécile Bauvois (Université de Mons-Hainaut) & Thierry Bulot (Université de Rouen et C.N.R.S.). Résumé/ Summary

 

  • 15h45 - 16h00 : Pause café

 

Table ronde

 

Modérateur : Bernard Zongo (Université de Rouen et C.N.R.S.)

 

  • 16h00 - 17h15 : La ville comme laboratoire (50 min.) et perspectives d’action suite à la journée (25 min.)

Résumés

Salih AKIN

Les transformations sociopolitiques qui ont caractérisé la Hongrie à partir de 1990 ont une composante langagière qui s’est manifestée, entre autres, par une vaste opération de redénomination des noms de rues. L’analyse de cette opération dans cinq localités hongroises permet non seulement de relever les choix culturels, politiques et idéologiques qui se manifestent dans la localisation territoriale urbaine, mais de comprendre aussi dans quelle mesure la volonté d’une coupure avec le passé national peut se traduire par une purge linguistique. La mise en circulation des noms nouveaux, la reprise d’anciens noms de rues dans un but de revalorisation de l’héritage culturel national et, enfin, la reprise d’anciens noms de rue assortis de procédés de réadaptation aux nouvelles donnes sociopolitiques et linguistiques sont les principales stratégies de redénomination relevées dans les cinq localités.

The sociopolitical transformations which characterized Hungary starting in 1990 have a linguistic component which included, inter alia, a vast operation of changing street names. The analysis of this operation in three Hungarian localities not only makes it possible to examine the cultural, political and ideological choices which appear in the urban territorial localization, but also to see to what extent the desire for a break with the past can result in linguistic purging. Circulating the new names, reverting to old street names in order to revive national cultural heritage and, finally, the resumption of old street names accompanied with processes of readjustment to the new sociopolitical and linguistic situation are the principal strategies of renaming raised in the five localities.

Nigel ARMSTRONG et Zoé Boughton

Dans cet article, nous rendons compte d’une série de résultats provenant d’une épreuve auditive menée à Rennes et portant sur le français de Nancy ; nous discutons également des questions méthodologiques soulevées par cette épreuve. Les résultats montrent un degré de succès bien élevé de la part des auditeurs rennais dans leurs estimations, sur la base du seul accent, de la classe sociale d’un échantillon de locuteurs nancéiens. En même temps, les informateurs rennais ont fait preuve d’un manque de succès assez remarquable dans leurs estimations de la provenance régionale des locuteurs nancéiens. Ces résultats indiquent que les éléments socio-régionaux des accents français socialement diagnostiques, qui sont indissociables dans certaines langues (l’anglais notamment), ont été disloqués en France en conséquence des processus assez récents de standardisation et de nivellement. Ainsi, lorsqu’ils identifient les caractéristiques sociales d’un inconnu, il se peut que les auditeurs français exploitent les traits de prononciation qui relèvent principalement des phénomènes produits dans la chaîne de la langue parlée : les ‘facilités de prononciation’. Ces traits de prononciation communiqueraient l’appartenance de classe sociale en France, sans pour autant indiquer l’appartenance régionale ; précisément du fait que ces traits sont partagés par toute la communauté linguistique septentrionnale.

 

This article discusses some results and methodological issues relating to an identification test conducted in Rennes and focused on the speech of a sample of informants recorded in Nancy. The responses of the Rennes informants showed that they were able to identify quite successfully from their speech alone the social-class provenance of the Nancy speaker sample. However, the Rennes informants proved rather unsuccessful in identifying the regional provenance of the Nancy sample. This suggests that the social-regional components of socially diagnostic accents, which are indissociable in some languages (notably English), have been disrupted in French as a consequence of fairly recent processes of standardisation and levelling. When identifying the social characteristics of a previously unknown speaker, French listeners may therefore use pronunciation cues that are largely allegro-speech phenomena, unlocalised and therefore opaque as to regional provenance.

 

Cécile BAUVOIS et Thierry BULOT

 

Comment identifie-t-on l’accent de l’autre, et quels sont les facteurs qui favorisent cette identification ? Cet article fait, en réponse à cette question, le bilan des résultats obtenus par deux équipes de recherche, l’une montoise, et l’autre rouennaise. De façon générale, il apparaît que le marquage identitaire a avant tout une fonction pour l’endogroupe, sous réserve toutefois de la tendance annexionniste souvent manifestée par les auditeurs. L’identification par l’exogroupe est d’autant plus efficace lorsque l’univers géographique est découpé en pays, puis en régions au départ de la ville d’origine de l’auditeur.

 

How does one identify some else’s accent, and what are the factors which enhance this identification ? To answer this question, the article summarises the results obtained by two research teams, one based in Mons and the other in Rouen. It generally appears that the identity marks are above all a function for the endogroup - this, however, has to be considered with reservation because of the annexationist tendency often shown by the auditors. The exogroup identification is more efficient when the geographic universe is divided in countries, and afterwards in regions starting with the city of origin of the auditor.

 

Monique BERTRAND

 

Un corpus constitué sur trois lignes du transport collectif populaire de Bamako permet d’observer comment sont mis en mots les arrêts qui jalonnent la mobilité citadine. Il donne aussi l’occasion de tester une position de recherche plus large, qui situe la dynamique urbaine dans la tension de l’ancrage et de la mobilité. Au titre d’une réelle instabilité, les énoncés changent d’un locuteur à l’autre. Les substitutions sont également fréquentes dans les termes du repérage urbain. Mais au titre des constantes, la capacité du bambara à assimiler des contraintes techniques et réglementaires exogènes impose une interprétation sociologique du métissage linguistique. Quant au contenu sémantique des énoncés, il nous informe sur les effets de lieux et les logiques relationnelles autour desquels s’organise l’agglomération. Une telle " topologie du sens commun ", véritablement moderne, imbrique des points de repère physiques et d’autres sociaux.

 

This article deals with popular mobility inside the capital of Mali (Bamako). It tries to understand how the users of collective transport (private vehicles) give names to the places where they want to get down. The terms of locating inside the agglomeration seem to be rather unstable from one speaker to another. Different phrases are given for the same local place. But the corpus of terms that we collected shows constant features. The usual language assimilates easily words which account for external technical and normative constraints. Sociological references are thus necessary to interpret different kinds of linguistic crossbreeding between Bambara and French. Lastly, the semantic meaning of these terms informs us about the city dwellers’ modern and popular topology.

 

Ndiassé THIAM

 

Ce travail se veut une tentative d’étude des dénominations de la ville dans une perspective d’analyse sociolinguistique. Les registres de dénominations en milieu urbain comportent des toponymes, comme les noms de quartiers, et d’autres désignations de repères géographiques, d’activités et d’acteurs sociaux, de locuteurs, etc. À Dakar, la quasi totalité des noms de quartiers et des repères qui s’y associent sont en wolof ou en français, les autres langues du multilinguisme local étant absentes de ce champ. Ce face à face wolof - français, lié aux qualifications qui sont associées aux différents endroits et aux types de locuteurs qui les caractérisent dans les représentations des citadins, est porteur de significations sociolinguistiques assez édifiantes sur la réalité des négociations identitaires concernant le découpage et l’occupation de l’espace urbain.

 

This research aims at studying the city naming processes in a sociolinguistic perspective. The designation registers in the urban milieu include toponyms, such as districts appellations, as well as other appellations concerning geographical zones, activities, social actors, speakers, etc. In Dakar, most area appellations or geographical reference points names are in Wolof or in French, the other languages of the multilinguism being absent from this field. This French-Wolof face to face, linked to the qualifications associated with the different places and with the types of speakers who characterize them in the citizens representations, carries amazing sociolinguistic meaning concerning the identity negociations in the cutting up and the occupation of the urban territory.

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