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REPRÉSENTATIONS SOCIOLINGUISTIQUES EN CONTEXTE PLURILINGUE

 

2013. Bedjaoui Wafa, Docteure en Sciences du Langage

Représentations sociolinguistiques en contexte plurilingue. La catégorisation des jeunes beurs par de jeunes Algériens. Thèse sous la direction de Thierry Bulot, Université de Rennes2 et Assia Lounici, Université d’Alger2.

 

Mots-clefs : pratiques langagières, représentations sociolinguistiques, jeunes beurs ; jeunes algériens, sociolinguistique urbaine

  • Nous voulons à travers cette thèse contribuer aux travaux de sociolinguistiques entamés sur les représentations et les attitudes en ayant recours à quelques notions qui relèvent de la sociolinguistique urbaine dans la mesure où celle-ci s’occupe de l’articulation des pratiques langagières avec/ dans l’espace.

  • Etudier les représentations sur le français des jeunes beurs est pertinent pour la recherche en sociolinguistique au-delà même de la seule connaissance du terrain qui demeure nécessaire : c’est d’abord répondre à une demande sociale de plus en plus marquée par le besoin de faire évoluer les représentations sur l’autre, en proposant particulièrement une information socio-langagière, information qui constitue une alternative réelle aux discours dominants.

  • C’est pourquoi nous avons pensé interroger les représentations de jeunes algériens sur les pratiques langagières de jeunes beurs afin de répondre à un questionnement qui nous intrigue à savoir : quelles sont les représentations des jeunes algériens vivant en Algérie et comment perçoivent-ils le parler des beurs ? ; et vérifier notre hypothèse de départ. Hypothèse, que cette recherche tentera de valider ou d’invalider, qui consiste à supposer que les jeunes algériens -ici algérois- portent des représentations stigmatisantes sur les beurs.

  • Ce travail est réalisé en cinq chapitres. Le premier chapitre est consacré à la présentation de la situation sociolinguistique des jeunes algériens et des jeunes beurs pour dresser l’état des lieux des deux situations en exposant les travaux de recherche menés en Algérie et en France. Quant au deuxième chapitre, il présente le cadre général de l’étude et dans lequel nous poserons les interrogations qui nous ont conduites à élaborer notre problématique, à préciser nos objectifs et à émettre nos hypothèses. Nous exposerons ensuite quelques notions relatives à la sociolinguistique qui vont constituer l’arrière plan théorique dans notre analyse. Puis, nous passerons au troisième chapitre qui est consacré à la méthodologie suivie avant, pendant et après l’enquête ainsi que les caractéristiques des informateurs sujets à deux enquêtes exploratoires. Nous allons présenter dans ce chapitre la genèse et les motivations de l’enquête. Ensuite nous retracerons les étapes de l’enquête de terrain à savoir la pré-enquête, la description et les caractéristiques de l’échantillon de l’enquête pour une meilleure compréhension des réponses. L’échantillon que nous nous sommes proposé d’étudier ne représente aucunement toute la jeunesse algérienne ; mais nous cherchions à vérifier notre hypothèse auprès d’un nombre bien précis de jeunes.

  • L’analyse du discours qui nous a été utile lors de l’analyse qualitative des propos des informateurs a également été définie lors du troisième chapitre en proposant les différents discours définitoires de cette théorie linguistique. Nous avons donc adopté l’analyse du discours à entrée lexicale qui consiste à l’analyse de l’environnement syntaxique de l’item beur. Nous avons pu remarquer d’importantes récurrences dans les réponses aux questions portant sur les beurs et qui identifient ceux-ci comme étant : des Arabes, des Nord Africains, des Maghrébins. Cette méthode d’analyse de discours a été accompagnée de l’analyse du contenu à laquelle nous avons eu recours lors de l’analyse du thème de l’intégration des beurs en Algérie ; elle est aussi appelée analyse thématique.

  • Le quatrième chapitre recouvre l’étape analytique des données recueillies auprès de jeunes informateurs de la ville d’Alger. Il s’agit dans un premier temps d’interpréter les résultats de l’enquête sur l’identité dite « beure » via une analyse à la fois quantitative et qualitative des données recueillies. Ensuite, il sera question dans un second temps, d’étudier l’attitude des jeunes locuteurs sur la possibilité d’intégrer les jeunes beurs. Notre choix épistémologique pour étudier les représentations sociolinguistiques s’est appuyé sur les méthodes empirico- inductives et les méthodes hypothético-déductives. Les premières sont des méthodes qui donnent des significations à des réalités sans pour autant chercher à établir des règles universelles : nous avons ainsi essayé d’interpréter les représentations des informateurs en prenant en considération le contexte dans lequel sont produits ces discours pour analyser le lien entre les pratiques langagières des jeunes informateurs et les représentations de ceux-ci sur d’autres jeunes à savoir les beurs. Quant aux méthodes hypothético-déductives, elles nous ont permis de formuler notre hypothèse de départ : nous avons supposé que les jeunes enquêtés ont des représentations stéréotypantes sur les jeunes beurs, leur identité et leurs pratiques langagières bien que ceux-ci s’identifient aux beurs quant il s’agit de l’identité.

  • Un cinquième chapitre est consacré aux représentations et attitudes des étudiants sur leur français mais surtout sur le français parlé par les beurs. Il s’agira en premier temps d’analyser les représentations des jeunes locuteurs sur leurs pratiques linguistiques, et d’examiner d’autre part, les représentations des jeunes étudiants sur les pratiques langagières des beurs. Nous exposerons enfin dans la conclusion les résultats de l’enquête en essayant de proposer des pistes suscitées par des questionnements que nous avons eus à l’issue de cette recherche.

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