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PARCOURS URBANISÉS ET IDENTITÉ SOCIOLINGUISTIQUE

 

Mahrouche Nesrine, Doctorante en Sciences du Langage, Ecole doctorale Algéro-française, co-dirigée par Assia Lounici et Thierry Bulot, Université de Bejaia. En cours

 

Parcours urbanisés et identité sociolinguistique : itinéraires piétons et production discursive de l’espace bougiote 

 

Mots clés : urbanité/ parcours/ discours/ mise en mots/ itinéraire(s)/ place/ centre urbain/ ville/ représentations sociolinguistiques/ marquage signalétique/environnement urbain/identité.

  • A ce jour, la notion d’ « espace » a fait ses preuves et ce par le biais des nombreux domaines qui la convoquent, celui (domaine) qui nous intéresse le plus et dans le quel nous tentons de nous inscrire est bien celui de la sociolinguistique urbaine, sans revenir en détail sur cette science fort récente, nous dirons seulement que l’un de ses objets est la spatialité où le discours sur l’espace corrélé au discours sur les langues permet de saisir les tensions sociales, les phénomènes de ségrégation, discrimination et toute forme de mise en mots en ville, et c’est en rappelant le dynamisme de la ville qui fait florès dans tous les domaines que nous avons choisi de focaliser notre attention.

  • L’unité minimale distinctive voire significative est le lieu, c’est parce qu’il y a le lieu dénommé qu’il est rendu différent et même séparable des autres lieux et que cette multitude de lieux construit l’espace. En ce qui concerne notre actuelle réflexion, nous irons jusqu’à convoquer le parcours « bougiote » afin de constater puis analyser comment se verbalisent les itinéraires essentiellement et uniquement piétions ce qui pourrait à première vue favoriser une manifestation voire une caractérisation de l’espace lui-même (urbaine certes) et surtout les identités socio-urbaines.

  • Il est clair qu’au-delà de cette volonté d’appréhender, lire, faire-lire, présenter et même représenter la parole habitante à travers les parcours empruntés, nous avons aussi l’envie de capturer en parallèle de ce premier jet l’éventuelle pertinence que revêtent le marquage signalétique et l’environnement urbain dans la construction et la composition du texte chez le citadin (urbain) selon sa perception des rues, des quartiers, en fonction de sa perception du décor langagier scriptural de la ville. Le but étant de tenter de faire une lecture pour le moins métaphorique et pour cela l’espace à traiter soit la ville de Bejaia devient espace mobile, dynamique n’étant plus considéré comme lieu de vérification mais comme lieu de mise en scène privilégié où pour un temps l’observé devient guide et maitre dans son espace.

  • La méthodologie qui sera empruntée dans notre thèse, quant à la lecture des itinéraires n’est pas celle qui renvoie à l’ethnologie classique qui prône que le discours est témoignage, sur lequel l’analyse prélève des fragments significatifs à recombiner avec des données extérieures, mais plutôt sur celle qui est fondée sur un postulat de confiance, où la parole de la personne interrogée pour ses propres connaissances et références font que celles-ci constitueront une analyse en tant que telle, ce qui est en fait communément nommé méthode des itinéraires.

  • Outre le fait d’avoir recours au corpus constitué de l’environnement graphique de la ville de Bejaia, dans toutes ses formes : tags, enseignes, panneaux, que l’affichage soit in vivo ou in vitro, nous aurons donc aussi (au préalable) pris soin de recueillir le discours des habitants après l’effectuation d’enquêtes, où l’on privilégie le récit métaphorique et où le territoire est lui-même lieu de passage, et ce pour mieux comprendre la teneur de la situation socio-urbaine de la ville de Bejaia via des enregistrements audio-visuels, qui nous permettra de mieux cerner les modifications de parcours, des temps d’arrêt, et des variations du mouvement ou quelconque changement émotionnel perceptible.

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